Dégradation de la note souveraine de la Tunisie: Les conséquences...
Les experts en économie, Aram Belhadj et Bassem Ennaifer, étaient les invités de Midi Show, ce lundi 30 janvier 2023, pour parler des éventuelles répercussions de la dégradation de la note souveraine de la Tunisie à long terme, en devises et en monnaie locale, de Caa1 à Caa2, avec perspective négative, par l'Agence de notation américaine Moody's.
La dégradation de la note souveraine de la Tunisie, attendue
Pour Aram Belhadj, cette dégradation était attendue pour plusieurs raisons, dont l'incertitude quant à la capacité du gouvernement à mettre en place des mesures qui puissent répondre aux besoins de financement élevés, l'instabilité de la situation politique et l'attente jusqu'à présent de l'accord du Fonds monétaire international (FMI).
"Ce n'est pas étonnant... Cette note n'est pas arbitraire mais plutôt basée sur plusieurs critères comme, par exemple, la situation politique et socio-économique", a-t-il précisé.
Belhadj a ajouté qu'à travers la nouvelle note, Moody's a informé les bailleurs de fonds qu'investir en Tunisie était "risqué".
Il a, par ailleurs, mis en garde contre une nouvelle dégradation, précisant que la Tunisie est maintenant "ultra spéculative", selon Moody's.
Il faut regagner la confiance des bailleurs de fonds
Pour Bassem Ennaifer, cette dégradation n'est pas un bon signe, mais cela ne signifie pas que la Tunisie n'est pas en mesure de payer ses dettes envers les parties étrangères.
"Il faut toutefois que le gouvernement mette en place des mesures, afin de regagner la confiance des bailleurs de fonds", a-t-il affirmé".
Naifer a, par ailleurs, souligné que l'État et les institutions seront confrontés à de grandes difficultés en ce qui concerne les importations, précisant que cela affectera les Tunisiens, car toutes les opérations d'importation, en particulier pour l'État, seront plus difficiles, d'autant plus qu'on importe les produits les plus sensibles.
Il a, par ailleurs, ajouté que les banques seront, également, impactées et auront des difficultés à obtenir des fonds, même auprès de partenaires internationaux.